Dans mes cauchemars, on me poursuit.
Je suis poursuivie par la police française, par des fascistes. Des violences policières partout. Quelqu’un me cherche.
Comme un film, je le regarde, parfois j’essaie de m’échapper et je me réveille, parfois non: je ne fais que regarder, comme dans un film d’horreur.
Ces cauchemars ont commencé pendant le couvre-feu, maintenant ils sont toujours là.
Je veux poursuivre ces rêves, me libérer de ces traumatismes hérités de la guerre d’Algérie.
Nous libérer de cette mémoire bloquée.
Pour cela, j’ai besoin de revenir sur les lieux où mes parents se sont battus, lors du Printemps berbère en Algérie en 1980.
Il faut que je revienne là où ma grand-mère a survécu, dans les hauts monts de Kabylie, à Tizi-Hibel, là où l’armée française avait un point d’occupation stratégique pendant la colonisation.
J’ai besoin de récupérer ma langue maternelle, le Kabyle, pour parler avec ma grand-mère.
J’ai besoin de gravir les montagnes, pour me libérer de ces cauchemars.
J’ai besoin de retourner là où cela s’est passé, pour m’en libérer.
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